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23 sept. 2025
La conformité de l'étiquetage alimentaire va au-delà du simple design de l'emballage. Elle englobe les informations nutritionnelles, les détails sur les allergènes, les listes d'ingrédients et les allégations qui influencent la confiance des consommateurs et leurs décisions d'achat. Ce guide explique ce qu'il faut vérifier sur une étiquette alimentaire, comment valider les informations requises, et offre des conseils pratiques pour maintenir la conformité des emballages à travers le Canada ou les États-Unis.

Julie Langlois
Directrice conformité des étiquettes, Datahex
Qu’est-ce qu’une étiquette alimentaire et quel est son rôle
Une étiquette alimentaire regroupe l’ensemble des informations et mentions apposées sur l’emballage d’un produit, elle informe le consommateur.
Allergènes, valeurs nutritives, liste d’ingrédients ou encore allégations : chaque détail compte. L’étiquette influence directement la décision d’achat, car elle doit à la fois séduire, rassurer et inspirer confiance.
C’est pourquoi elle est encadrée par des règles strictes afin d’éviter toute confusion. Une révision rigoureuse est donc indispensable pour garantir la conformité réglementaire, assurer la transparence de l’information et protéger le consommateur.
Que faut-il vérifier sur une étiquette de produit alimentaire
Identifier le pays de destination
Avant toute analyse, il est essentiel de savoir dans quel pays le produit sera commercialisé. Chaque marché possède sa propre réglementation et ses exigences spécifiques en matière d’étiquetage. L’emballage doit être révisé selon les règles du pays de vente pour garantir la conformité. Si nous prenons exemple sur la règlementation Canadienne, plusieurs éléments seront à vérifier tels que les éléments qui sont détaillés aux points suivants.
Vérifier les mentions obligatoires
Chaque produit alimentaire destiné à la vente doit indiquer des informations obligatoires. Celles-ci incluent :
Nom usuel du produit ;
Quantité nette ;
Liste des ingrédients et des allergènes ;
Tableau de la valeur nutritive ;
Symbole nutritionnel sur le devant de l’emballage (lorsque requis) ;
Nom et l’adresse du responsable principal du produit.
Ces mentions doivent être présentes, sauf en cas d’exemption. Elles doivent aussi être bien placées, de la bonne taille et respecter les règles, comme indiqué sur les sites gouvernementaux.
En plus, certains produits, comme la viande, les boissons alcoolisées et le sirop d’érable, sont soumis à des règles particulières. Par exemple :
Les produits de viande doivent afficher une estampille d’inspection.
Plus spécifiquement, le bœuf attendri mécaniquement doit porter la mention « attendri mécaniquement » et des instructions de cuisson sécuritaire.
Les boissons alcoolisées doivent afficher la teneur en alcool par volume.
Le sirop d’érable doit afficher la classe et la couleur s’il est classifié.
Il existe donc des obligations générales pour tous les produits, mais également des exigences spécifiques pour certaines catégories et plus précisément sur certains types d’aliments.
Évaluer les allégations et les mentions volontaires
En plus des informations requises, certaines mentions peuvent mettre en avant certaines caractéristiques d’un produit. Il est essentiel d’être attentif lors de la révision et de valider chaque mention sur l’emballage.
Pour certaines allégations, des exigences doivent être respectées. C’est le cas pour les allégations nutritionnelles, comme « faible en gras saturés » ou « source de fibres ». Cela s’applique aussi aux allégations de santé, comme « probiotique » ou « nutritif ». Le respect de ces exigences doit être vérifié en se référant à la réglementation afin de confirmer que le produit y répond.
Pour d'autres mentions, comme celles sur la composition (ex : végétarien, sans arômes artificiels) ou la méthode de production (ex : artisanal, naturel), il faut suivre les lignes directrices de l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA). Si aucune ligne directrice n'existe, la loi 5 (1) de la Loi sur les aliments et drogues stipule qu’« Il est interdit d’étiqueter, d’emballer, de traiter, de préparer ou de vendre un aliment — ou d’en faire la publicité — de manière fausse, trompeuse ou mensongère ou susceptible de créer une fausse impression quant à sa nature, sa valeur, sa quantité, sa composition, ses avantages ou sa sûreté ». ou en d’autres mots que toute mention sur l'emballage doit être vraie et non trompeuse. Les allégations présentes sur les emballages doivent pouvoir être justifiées.
Certaines mentions ne sont pas des allégations et ne sont pas obligatoires selon la réglementation. Cependant, certains clients ou distributeurs peuvent les exiger. Par exemple, le code à barre ou le numéro d’item sont nécessaires pour certains distributeurs.
Quelles mesures doivent être mises en place pour assurer la conformité des étiquettes
Vérifier un emballage alimentaire, c’est plus que contrôler les informations obligatoires. Il faut s’assurer qu’elles sont exactes, bien placées et conformes aux règlements. Voici quelques actions concrètes à considérer :
Utiliser des listes de vérification
Selon les produits et le pays de vente du produit, une liste de vérification adaptée peut être très utile. Elle aide à ne rien oublier, comme le nom du produit, la quantité nette ou la liste des ingrédients et des allergènes. Cependant, elle doit rester flexible. Cela permet d'inclure des éléments affichés, comme des allégations ou des mentions marketing. L’objectif est de vérifier leur exactitude et leur conformité, tout en évitant d’omettre des éléments nécessaires.
Formez régulièrement les équipes
Les règles d’étiquetage changent souvent. Pour éviter les erreurs, il est essentiel de former les équipes sur les changements réglementaires. Une équipe bien informée garantit une révision efficace et conforme.
Favoriser la collaboration entre les départements
La conformité d’un emballage ne dépend pas d'une seule personne ou d'un service. Elle implique souvent plusieurs intervenants. Une bonne communication entre les départements (Recherche et développement, marketing, qualité, achat, etc.) aide à prioriser les révisions au bon moment, tout en tenant compte des délais d’impression par exemple. Il peut être judicieux d'impliquer le responsable de la conformité dès le développement du produit. Cela peut permettre de gagner du temps et d’éviter des reformulations plus tard.
Faire appel à des consultants
Les réglementations sont complexes et varient selon les produits et les marchés. L'expertise des consultants en étiquetage aide à valider les emballages. Cela évite des erreurs coûteuses et fait gagner du temps dans les démarches de mise en marché.
Quelles sont les principales erreurs à éviter lors de l’étiquetage d’un produit
Même avec de bonnes pratiques, des erreurs reviennent souvent lors de la conception ou de la révision d’un emballage alimentaire. Ces négligences peuvent causer des sanctions, des rappels de produits, ou une perte de confiance des consommateurs. Voici les principales erreurs à éviter :
Supposer que les anciennes étiquettes sont encore valides
Un emballage utilisé auparavant ne respecte pas toujours les normes actuelles. Les réglementations changent souvent. Par exemple, un produit lancé il y a quelques années peut avoir besoin d'une mise à jour aujourd'hui. Ces changements règlementaires peuvent nécessiter des modifications au tableau de la valeur nutritive ou l’ajout du symbole nutritionnel par exemple.
Utiliser des allégations non vérifiées
Des mentions comme « naturel », « sans sucre ajouté » ou « riche en fibres » sont attrayantes, mais elles doivent être justifiées et documentées. Utiliser une allégation trompeuse ou qui ne respecte pas les exigences peut mener à des non-conformités ou à des poursuites.
Manquer de rigueur dans la lisibilité
La réglementation concerne aussi la forme : taille minimale des caractères, contraste avec le fond, et emplacement des informations obligatoires. Une information difficile à lire peut être considérée comme non conforme.
Omettre la vérification des langues officielles
Au Canada, par exemple, les informations doivent être en anglais et en français (sauf exception). Oublier une langue officielle ou une mauvaise traduction est une erreur courante qui peut retarder la mise en marché.
Pour conclure, il faut garder à l’esprit cette exigence fondamentale qui permet d’éviter plusieurs erreurs : les informations sur les emballages doivent être vraies et non trompeuses, que ce soit pour les éléments obligatoires ou volontaires.
Comment Datahex peut aider
Chez Datahex, nous vous aidons à assurer la conformité de l’étiquetage alimentaire, en toute confiance. Nos experts clarifient la réglementation et mettent fin aux incertitudes. Ils s’assurent que les emballages respectent les normes canadiennes ou américaines. Nous offrons aussi des formations pratiques pour aider les équipes à appliquer concrètement la réglementation.

À propos de l'auteur
Julie Langlois travaille aux côtés des entreprises alimentaires en tant que consultante en réglementation, aidant à assurer la conformité des étiquettes au Canada et aux États-Unis. Avec plus de 15 ans d'expérience en étiquetage, elle apporte une profonde expertise des exigences de l'ACIA, de la FDA et de l'USDA pour aider les entreprises à éviter les erreurs coûteuses d'étiquetage, accélérer le temps de mise sur le marché et réduire le risque de non-conformité.
Des conseils d'expert à chaque étape
Collaborez avec des experts qui simplifient la conformité, rationalisent les processus et soutiennent votre parcours en sécurité alimentaire à chaque étape.
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